La chasse à courre « une pratique moderne et écologique », se targue le président de la Société de vènerie
Actu.fr – ven 29 novembre
Pierre-François Prioux joue aux équilibristes. Conscient du déficit d’image dont souffre la pratique, le président de la Société de vènerie ouvre les portes d’un monde jugé fermé.
Depuis mai 2022, c’est lui le patron de la chasse à courre : Pierre-François Prioux. Le nouveau président de la Société de vènerie, élu, se dit « combattif ». Avec de premier défi, combler le déficit d’image dont souffre la pratique, héritée du Moyen Âge, il a décidé d’ouvrir en grand les portes de ce monde qui vivait en vase clos.
Face aux militants anti-chasse, téléphones à la main, à l’affût de la moindre vidéo au potentiel viral, Pierre-François Prioux veut montrer patte blanche. « Ouvrir » le dialogue et surtout « ancrer la vènerie dans le XIXe siècle ».
Cet ancien professeur d’histoire-géographie, a lui-même créé son équipage : le Rallye Tempête. « En hommage au nom d’un chien », lâche-t-il. Et depuis, il parcourt la France entière, à la fois pour chasser, mais aussi pour comprendre comment réinventer cette pratique aux legs d’un autre temps. Interview.
Actu : Qu’est-ce qui vous anime dans la chasse à courre, aujourd’hui ?
Pierre-François Prioux : Parce que la chasse à courre, c’est une pratique moderne, écologique et tout à fait ancrée dans le XXIe siècle. Elle participe à la conservation des espaces forestiers face au monde contemporain qui grignote les massifs avec toujours plus de routes. Aussi, puisque sans nous, l’animal deviendrait sédentaire. Avec la chasse à courre, la faune sauvage garde ses instincts. Je ne veux pas d’une nature aseptisée et vidée. Les chiens chassent les animaux les plus faibles et donc participent à la sélection. Tout ce qu’il y a de plus naturel. C’est par amour de les voir chasser que je pratique la chasse à courre. Les entendre, c’est ça, la base. Enfin, et contrairement à ce que l’on pourrait penser, c’est un fabuleux brassage humain dans une nature fabuleuse.
La chasse à courre est jugée élitiste, cruelle et désuète. Pourquoi ?
P-F. P. : Élitiste, vraiment ? Très longtemps, on a imaginé que la vènerie, c’était pour les nobles et les aristocrates ou encore les grands industriels. C’était vrai jusqu’au XIXe siècle. Mais aux XXe et XXIe siècles, la chasse à courre s’est ouverte sur le monde. Non, nous ne sommes pas des aristocrates en redingote. Il y a de tout : des coiffeurs, des employés communaux… Penser que c’est élitiste, c’est un combat d’arrière-garde. Ensuite, la vènerie est tout sauf cruelle. La cruauté, c’est faire souffrir de manière volontaire autrui. Comme le chat qui joue avec la souris avant de la tuer. Nous, c’est naturel. Les chiens chassent les herbivores et dans 25 % des cas, ils réussissent. Tant mieux pour eux. Enfin, dire que la vènerie est désuète, c’est une erreur complète. Il n’y a jamais eu autant de chasseurs à courre. Pour moi, c’est un vrai retour aux sources et au patrimoine. Tous les mois, nous sommes obligés de refuser à des nouveaux équipages de se former, car ils ne respectent pas les normes qu’on impose. La qualité du chenil, des territoires de chasse décents… La vènerie, c’est vraiment une pratique en plein essor.
Les militants anti-chasse vous filment, vous suivent. Refusant, bien souvent, le dialogue. Qu’en pensez-vous ?
P-F. P. : Il faut faire société. Mon objectif, c’est que tout le monde soit ensemble. La chasse à courre se remet en permanence en question, comme dans les forêts périurbaines. Les agissements des militants écologistes provoquent en moi beaucoup de regrets et de tristesse. On ne peut plus se parler sans que l’on parle de lutte des classes. Chez moi, il y a de tout, de l’agriculteur au médecin. Aux opposants, je les invite à venir nous voir pour qu’ils changent d’avis sur la chasse à courre.
Craigniez-vous que la vènerie puisse être abolie un jour ?
P-F. P. : Il y a 1 100 équipages dans le monde, dont 350 en France. Répartis sur trois continents : Océanie, Amérique et en Europe. Il faut savoir que la chasse à courre a été interdit en Allemagne sous le régime nazi avec une loi destinée à préserver la pureté d’une technique de chasse muette et immobile. En Angleterre, Tony Blair, Premier ministre du Royaume-Uni pendant 10 ans, a dit dans ses mémoires qu’il regrettait une seule chose : avoir aboli la chasse à courre pour des raisons politiques. Je n’ai pas envie que l’on cède à la pression politique. Si demain la vènerie est interdite, c’est toute la chasse qui va être en danger. Et qui va gérer la faune sauvage ?
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