1er février 2023 – CHASSE À COURRE. « Il faut une vénerie du XXIe siècle »
Si la chasse à courre ne fait pas partie du plan chasse du gouvernement, cette pratique cristallise les tensions avec les autres usagers de la forêt. Pierre-François Prioux, nouveau président de la Société de Vénerie et maire de Pamfou, présente ses ambitions.
Sur les réseaux sociaux, les vidéos de cerfs aux abois deviennent souvent virales et cristallisent les tensions entre amateurs de chasse à courre et collectifs anti-chasse. Depuis le mois de mai dernier, Pierre-François Prioux, fondateur du Rallye Tempête, à Fontainebleau – et par ailleurs maire de Pamfou est le nouveau président de la Société de Vénerie.
« Éthique de chasse » Également professeur d’Histoire-géographie, il souhaite faire de la pédagogie autour de cette pratique, mais également l’adapter à la société actuelle. Une pratique qu’il a pourtant découvert sur le tard. « J’ai commencé la chasse classique avec mon père, se souvient-il. Mais je trouvais ça dommage de ne pas mettre plus en valeur les chiens, qui sont ma plus grande passion. » Cavalier, il commence à suivre le rallye de Fontainebleau et envisage alors de créer son propre équipage: Le Rallye Tempête – du nom d’un chien de son père – naîtra en 1988.
Actuellement composée de 80 personnes, l’équipage chasse le chevreuil trois fois par mois en forêt de Fontainebleau (mardi, mercredi et samedi) et alterne avec une forêt près d’Orléans et une autre dans la Nièvre. Interrogé sur cette pratique et les interrogations qu’elle soulève, celui qui est également lieutenant de louveterie pour la préfecture de Seine-et-Marne, estime qu’elle doit être mise en perspective. « Si on compare nos prélèvements – de 25 à 30 chevreuils par saison – ce n’est rien par rapport aux chevreuils qui sont percutés par des voitures chaque année », insiste-t-il.
Selon lui, les prélèvements liés à la chasse à courre sont minimes, mais « permettent aux animaux de développer leurs défenses pour la survie et de rester à l’état sauvage. » Mais du côté des anti-chasses, notamment le Pacct de Fontainebleau (Pour l’Abolition des Chasses à Courre et Traditionnelles) c’est mettre en avant « une pratique d’une autre époque, barbare et cruelle. »
« Il faut une vénerie du XXIe siècle, rétorque Pierre-François Prioux. La pratique a débuté sous les Mérovingiens alors oui, c’est un patrimoine et une culture, mais ce n’est pas la seule raison. C’est un mode de chasse qui s’inscrit dans la modernité, mais aussi utile à la biodiversité, avec une éthique de chasse. »
Sous sa présidence, plusieurs mesures ont été prises en matière d’évolution de la chasse à courre, à commencer par une limitation des zones chassées. « L’urbanisation fait évoluer les territoires et nous avons mis en place des zones de non-chasse, comme en forêt de Sénart, précise-t-il. À moins de 100 mètres d’une zone urbanisée, les chiens doivent être arrêtés par les équipages : l’éthique de la vénerie doit être respectée. »
S’il ne réfute pas l’existence de mauvaises pratiques, il estime que beaucoup sont parfois créées par « des militants qui veulent faire le buzz » et dénonce des « fake news véhiculées dans les médias. » Citant l’exemple d’un cerf acculé à Compiègne en 2020, il indique que c’est la gendarmerie qui a demandé au rallye « de le servir (le tuer, ndlr). Ce n’est pas ça la vénerie. Les incidents peuvent exister, mais nous luttons pour réduire les risques. »
Des mesures concrètes
Ainsi, un incident s’est produit ces derniers mois lors d’une chasse au cerf. Lors d’une divagation, un chien a été percuté par une voiture en forêt de Fontainebleau. « Un incident regrettable, mais qui est une exception, soutient Pierre-François Prioux. Les chiens sont notre ADN, on prend toutes les précautions pour eux et éviter des désagréments. »
Ainsi, une commission de discipline et d’arbitrage a été créée sous sa houlette, pouvant aller d’un simple rappel aux règles, jusqu’à une suspension de l’autorisation de chasse. Autres mesures concrètes, aucune chasse de cerfs de plus de 10 cors pendant la période du brame. « Des ajustements nécessaires » , selon Pierre-François Prioux qui, en parallèle, veut continuer de « lutter contre les idées reçues et le manque de connaissances autour de la vénerie. »
C’est justement à cette occasion qu’il a créé, il y a 20 ans, le rassemblement Nature et Vénerie en Fête, organisé au Grand Parquet de Fontainebleau : « Je veux faire découvrir ma passion au grand public. La vénerie, c’est aussi de montrer la beauté du travail des chiens qui sont la base de la chasse à courre. » Le rendez-vous est programmé les 13 et 14 mai.
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