Découvrir la chasse à courre – La vénerie contemporaine
Bien-être animal
La chasse à courre c’est d’abord le respect de l’animal. Bien-sûr celui des chevaux et des chiens, dont le veneur a la responsabilité. Mais aussi le respect de l’animal sauvage, chassé selon des règles strictes, sans recours aux technologies modernes comme les téléphones portables ou les colliers GPS. Ce mode de chasse se déroule en pleine nature, où l’instinct et l’endurance des chiens, couplé au savoir-faire et à la connaissance des veneurs, sont les seuls éléments qui guident la chasse.
« En l’occurrence, il me semble que la chasse à courre, scénarisation humaine d’une prédation naturelle, occupe sur l’échelle de la souffrance animale le dernier rayon du spectre. »
– Gaspard Koenig, philosophe « Retrouver l’ombre », Le Point, 12 août 2020

La cohabitation Homme-Animal
Les mammifères se distinguent en trois catégories :

Les animaux de compagnie (ex : chiens, chats…)

Les animaux de production (de rente ou de ferme)

Les animaux sauvages, qui comprend les espèces chassables
L’Homme, faisant naître les animaux de compagnie, d’agrément et de production, a de nombreuses responsabilités à leur égard : élevage, alimentation, soins, reproduction… Une réglementation stricte s’applique ainsi pour optimiser leur bien-être tout au long de leur vie, jusqu’à leur mort.
Contrairement aux animaux domestiques, la reproduction de la faune sauvage se fait naturellement, sans intervention humaine. Pour garantir une cohabitation harmonieuse entre les animaux sauvages et les activités humaines, il est important de veiller à l’équilibre de leurs populations. Une gestion adaptée permet non seulement de préserver leur bien-être, mais aussi d’assurer la pérennité de leurs habitats et de limiter les conflits avec les infrastructures et les ressources humaines : agriculture, sylviculture, circulation routière, habitations… Les chasseurs, en plus de leur rôle dans la régulation des espèces, sont aussi des acteurs engagés dans la préservation de la faune sauvage.
Bien-être de la faune sauvage
Le bien-être animal consiste à laisser les animaux vivre conformément à leur nature. Par définition, la chasse à courre, mode de chasse le plus naturel qui soit, est favorable au bien-être des espèces sauvages puisqu’il repose sur le principe de prédation naturelle. Les animaux chassés à courre sont sauvages et vivent dans un monde où la prédation est naturelle : certains sont proies, d’autres prédateurs. Pour survivre, les proies développent des capacités sensorielles, comme le stress pour détecter le danger, et des aptitudes physiques leur permettant d’échapper aux chiens dans la plupart des cas.
En vènerie, l’animal n’est jamais blessé : la meute le prend ou le perd. Il arrive d’ailleurs qu’un même animal soit chassé plusieurs fois sans ne jamais être pris.
La morphologie d’un cerf ou d’un chevreuil (long cou, yeux sur les côtés, grandes oreilles, grands pattes, vitesse de fuite), d’un lièvre (grandes oreilles, capacité à retenir son odeur, pattes agissant comme des ressorts, courses en zigzag) est la résultante de sa condition de proie, dont le physique a évolué pour faciliter la détection des prédateurs et le développement de ruses pour leur échapper.
Pour garder intact le patrimoine génétique de son espèce, se maintenir dans un état physique, sensoriel, mental propre à développer l’ensemble de ses ruses et techniques de survie, l’animal sauvage doit être chassé de manière naturelle. Les espèces chassées à courre conservent ainsi leur génétique, leur morphologie, leurs réflexes, leurs ruses, et finalement leur bien-être.
La vènerie contribue de manière qualitative à la régulation des espèces, car les chiens de vènerie, guidés par leur instinct, choisissent les animaux plus faibles, âgés ou malades, souvent plus faciles à prendre. Cela participe au brassage génétique des populations en permettant une sélection naturelle, une réduction des maladies (en éliminant les individus susceptibles de les propager) et une diminution de la consanguinité, en évitant que les populations animales ne soient trop homogènes, contribuant ainsi à la santé globale de la faune.
Bien-être des chiens de meute
La chasse à courre se définit par l’art de chasser avec des chiens courants. Ici, pas de téléphone portable, pas de GPS, pas de gibier d’élevage. La chasse à courre se pratique sans aucun artifice. Peu importe l’animal chassé, le territoire, le climat ou le nombre de suiveurs, ce sont les chiens, et eux seuls, qui courent l’animal, le prennent ou le perdent.
Nés pour la chasse, les chiens de vènerie sont des athlètes capables de couvrir de longues distances par tous les temps, face à des animaux sauvages aux capacités physiques et sensorielles très supérieures.
Au sein de la meute, comme dans tous les groupes, coexistent des meneurs, des suiveurs, des courageux, des timorés, des chiens bavards, des chiens silencieux… À chacun sa personnalité. C’est pourquoi le veneur voue à ses chiens de meute une grande attention faite de relations aussi fortes que subtiles.
La Société de Vènerie a conçu un guide des bonnes pratiques, disponible sur internet, ainsi qu’une charte, dédiés aux chiens de vènerie. Un programme de formation complète ce dispositif.
Bien-être des chevaux de chasse
Aujourd’hui, de plus en plus de cavaliers et de cavalières viennent à la chasse à courre par passion du cheval et de l’équitation d’extérieur. Si l’on peut courir le lapin ou le lièvre à pied, il serait impossible de suivre la chasse d’un cerf, d’un chevreuil ou d’un sanglier sans monture.
Endurant à l’effort, rustique, respectueux des chiens, le cheval de chasse est un athlète, capable de parcourir des dizaines de kilomètres au cours d’une seule chasse. Tout veneur garde cependant en tête cette maxime « qui veut voyager loin ménage sa monture ».
La Société de Vènerie dispense également des formations aux veneurs afin d’améliorer leur connaissance des soins apportés aux chevaux. Une charte du cavalier veneur a été éditée. L’équitation de chasse à courre est une discipline officielle de la Fédération Française d’Équitation. Sous son égide, a lieu chaque année le Championnat de France du Cheval de Chasse au Grand Parquet de Fontainebleau.


